• 6.03.2024 - 6.04.2024
  • Autre - Pluridisciplinaire

Oleksandr Stoianov

Oleksandr Stoianov, artiste plasticien photographe et vidéaste ukrainien, mènera un travail documentaire à partir de témoignages et d’archives de personnes en exil, en attente de leur statut de réfugiés. Ce travail met en exergue la place du souvenir, par l’importance des traces (objets du quotidien, photographies de téléphone mobile, etc.). Oleksandr Stoianov est un membre actif de l’association de l’atelier des artistes en exil. Dans son travail de vidéo et de photographie, il a notamment traité des goulags, détournant la propagande soviétique, mais aussi l’héritage de la société post-soviétique.

« Mon travail se situe à l’intersection des pratiques artistiques et militantes. Je travaille souvent avec des documents d’archives et des séquences trouvées. Pour moi, les archives ne sont pas seulement un élément du passé, elles appartiennent aussi au présent. À travers le matériel historique, j’essaie d’examiner l’enchevêtrement de la vie moderne. Il est difficile pour un artiste de changer la réalité politique, mais je crois au pouvoir de la culture.

Je souhaite réaliser un projet portant sur ce dont les réfugiés se souviennent de leur ancienne vie, sur la manière dont ils conservent les souvenirs importants. Ces souvenirs peuvent être traumatisants ou, au contraire, agréables. Le projet est basé sur la photographie et la vidéo. Je souhaite rencontrer des personnes qui sont en train d’obtenir le statut de réfugié. Je leur demanderai de partager avec moi une photo et une vidéo stockées dans la mémoire de leur téléphone portable et de raconter l’histoire associée à ces images. Les images doivent raconter l’histoire de leur « chez-eux », l’endroit qu’ils ont dû quitter. Il peut s’agir d’une photo ou d’une vidéo prise à un moment critique de leur vie. Il peut aussi s’agir d’un simple souvenir lié à des personnes, un événement ou un lieu. Je suis moi-même en train de devenir réfugié. J’ai tellement de souvenirs de mon pays d’origine. Ils sont effrayants, tristes, heureux. Je veux donner aux gens la possibilité de s’exprimer, de parler de ce qui est vraiment important pour eux. Certains réfugiés arrivent en Europe sans téléphone, auquel cas je veux leur demander de trouver sur Internet une photo ou une vidéo importante liée aux souvenirs de leur pays d’origine. Je souhaite enregistrer des entretiens avec ces personnes sur support audio. Enfin, je souhaite réaliser un documentaire ou un film expérimental à partir de ces images et de ces entretiens. »

Oleksandr Stoianov

Cette résidence, organisée en collaboration avec l’Association des Centres Culturels de Rencontres et la Cité du Mot, est soutenue par le programme Nora qui vient en aide aux artistes réfugiés des pays en conflit ouvert.