Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Je suis Moi, Je suis Toi - Céleste Leeuwenburg, Eman Khokar, Aneta Grzeszykowska, Krystyna Dul
Après Rethinking Nature (2021), Café Crème et EMOP ont choisi le thème de Rethinking Identity pour leur édition 2023. Dans ce cadre, les commissaires Claire di Felice et Yasemin Elçi mettent l’accent sur le processus de construction de l’identité, en résonnance avec les contenus véhiculés par les réseaux sociaux. neimënster accueille trois expositions.
Je suis Moi, Je suis Toi cherche à réunir les différentes perspectives entourant la dynamique mère-fille, à la fois stimulante et inspirante, à travers un prisme social et culturel, en guise de clin d’œil aux femmes qui nous entourent, à celles que nous sommes aujourd’hui et à celles que nous deviendrons demain.
Texte de présentation de cette exposition
Les expériences formatrices – de l’enfance à la maternité – sont essentielles à la construction de l’identité d’une femme. Dans son livre Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir affirme avec éloquence que « l’on ne naît pas, mais que l’on devient femme ». Le processus de construction de la personnalité des filles passe nécessairement par une identification à la mère. Dans une relation mère-fille, les filles, du fait de leur ressemblance physique et de leur proximité, s’identifient à la figure maternelle et vice-versa. Je suis moi, je suis toi présente un portrait intime et personnel de la découverte de soi, composé de photographies et/ou d’installations vidéo d’Aneta Grzeszykowska, de Krystyna Dul, d’Eman Khokhar et de Celeste Leeuwenburg, qui abordent toutes des thèmes liés à la relation universelle mère-fille.
La sociologue Nancy Chodorow explique que « les mères considèrent leurs filles comme une extension d’elles-mêmes ». Cette relation a fait l’objet d’une réflexion de la part de nombreuses artistes féministes ayant œuvré dans les années 60 et 70, notamment Louise Bourgeois, Valie Export et Mary Kelly, qui ont revendiqué le passage de la maternité au maternage, c’est-à-dire du patriarcat au maternage féministe.
En tenant compte de ces idées féministes, l’artiste Aneta Grzeszykowska observe comment ces éléments sont essentiels pour forger l’identité d’une femme. Les œuvres représentent la fille de l’artiste, Franciszka, jouant avec une poupée grandeur nature de l’artiste elle-même. En s’attaquant aux rôles sexués imposés par la société, la série intitulée Mama déplace la dynamique du pouvoir vers l’enfant. Ici, la fille prend soin de l’adulte comme elle le ferait d’une poupée, et le parent devient l’objet sur lequel l’enfant projette un fantasme d’adulte. Proche de la pensée de la philosophe Luce Irigaray, Grzeszykowska souligne l’importance de rompre avec le discours répressif selon lequel la femme n’est perçue que comme une mère, et pour la fille de la reconnaître comme une femme, en prenant finalement ses distances avec la toute-puissance maternelle.
Dans la série Becoming, l’artiste Krystyna Dul réfléchit à sa relation avec son partenaire et à la nature transformationnelle de son statut de mère depuis la naissance de leur fille. Ces scènes intimes, éclairées de façon spectaculaire, qui rappellent les représentations historiques de la Vierge à l’Enfant, exposent le caractère fusionnel de leur relation, dans laquelle la mère et l’enfant forment une unité intense. Dans ses scènes de bains, elles sont en symbiose, rappelant le temps que l’enfant a passé dans le ventre de sa mère.
Alors que les œuvres de Grzeszykowska et de Dul commentent la relation mère-fille du point de vue maternel, Eman Khokhar et Céleste Leeuwenburg examinent individuellement les questions de filiation, naviguant entre héritage culturel et familial. Après son retour au Moyen-Orient, Eman Khokhar s’est rapprochée de sa mère et de ses racines. Son imagerie superposée, combinant des motifs culturels tels que le foulard, les perles de prière de sa mère et un autoportrait obscur, présente un voile qui à la fois cache et révèle leurs similitudes et leurs différences. Ces juxtapositions soulignent ce qui renforce leur lien.
La série de Leeuwenburg, From what she told me, and how I feel, est le résultat d’une collaboration familiale et d’un dialogue entre le passé d’une mère et le présent d’une fille. Faisant référence à un film féministe historique réalisé dans les années 1970 par sa mère l’artiste argentine Delia Cancela, le travail de Leewenburg prend une tournure contemporaine en combinant vidéo et images fixes. À travers cet hommage, elle renoue avec sa mère, s’y identifie tout en créant une œuvre qui lui est propre et qui construit son identité d’artiste et de femme d’aujourd’hui.
- Tout public Salle Godchaux
- Entrée gratuite
Café-Crème asbl
Café-Crème asbl