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« Je suis né bleu », la rédemption face à la violence masculine
Vladimir Perrin travaille à la création d’une performance, à la croisée du théâtre, de la danse et des arts visuels, abordant la question de la violence masculine.
En résidence à neimënster, Vladimir Perrin travaille sur la pièce « Je suis né bleu », autour de la thématique de la violence masculine. Le projet est né d’une intervention en milieu carcéral qui a mené l’artiste à se confronter aux ressorts d’une violence reçue et émise. Entre fiction et réalité, il s’agit du récit d’un homme qui plonge dans l’antre de sa propre violence et cherche à faire acte de métamorphose.
Vladimir Perrin rencontre Y. en participant à la création d’un spectacle en milieu carcéral, à la maison d’arrêt de Mulhouse. Au bout de quelques jours, il apprend le crime commis par l’un des participants, vociféré dans son dos par un codétenu.
Par voie de conséquence, Vladimir Perrin en vient à interroger, confronter, révéler sa propre violence. Cette même violence qui, poussée à son apogée, mène au crime et à la destruction. La violence qui terrifie autant qu’elle fascine.
Selon lui, il était important d’aborder le sujet sur la violence par la porte genrée, à l’heure où il est nécessaire que des mécanismes de domination par l’homme, mis en place dans de nombreux systèmes sociaux et culturels, soient remis en question. « Je suis né bleu » est ainsi le récit d’un homme qui plonge dans les ressorts de sa propre violence et cherche la métamorphose comme pour faire acte de pénitence.
Pendant sa résidence à neimënster, Vladimir Perrin a poursuivi son exploration du plateau, testant pour la première fois la rencontre avec la musicienne et performeuse Ness Kalfon, installée derrière sa batterie. Elle l’accompagne dans sa métamorphose, traduit, livre grâce au travail des percussions a danse vers laquelle la violence mène un corps.
Sur le plateau, la présence d’un lavabo intrigue. « J’ai passé mon enfance à jouer sous un lavabo, à inventer des mondes. Un lavabo à l’intérieur d’un grand placard dans ma chambre », explique Vladimir Perrin. « C’est là que j’ai grandi. De là partaient toutes mes histoires. J’avais l’impression d’être à l’abri dans cet univers de bois et d’émail. De devenir invisible […] Ce lavabo, c’est aussi celui du détenu dans sa cellule, celui du comédien dans sa loge ».
Avec « Je suis né bleu », Vladimir Perrin espère franchir à nouveau la porte des centres de détention pour y proposer des ateliers de théâtre/danse et d’écriture, cherchant à donner la parole à ces individus pour tenter d’interroger, de confronter et de dépasser la question de la violence et de la virilité.
Vladimir Perrin débute par une formation d’acteur au Conservatoire National Régional de Nice et participe à de nombreux workshops animés par des artistes prestigieux·euses (Fadhel Jaïbi, Redjep Mitrovitsa, Frédéric Fisbach, Julie Recoing, Kristin Scott Thomas, Marion Lévy, Nina Dipla, Ralph Jaroshinski…). Il co-crée PréPARADE (2022) pour la compagnie « L’autre Maison » au Théâtre Joliette pour le festival de Marseille et intervient comme pédagogue en milieu scolaire, carcéral et hospitalier. En 2023, il fonde la Compagnie Vova – le diminutif de Vladimir, en russe – et met en scène son solo Et les orques entrent dans le théâtre (2025). Il tourne pour Jérôme Salle, Audrey Estrougo, Oriol Paulo et Rodrigo Sorogoyen (2023).
Ness Kalfon s’installe à Marseille (2022), après avoir passé plusieurs années à Berlin. Diplômée du CNSAD (2020), elle travaille avec Emmanuel Daumas, Frank Vercruyssen (TG STAN), Isabelle Lafon, Yvo Mentens (clown). Elle étudie une année en Erasmus à la HfS « Ernst Busch » de Berlin, où elle suit le séminaire d’Alexander Simon (Berliner Ensemble) et joue sous la direction de Michael Keller et Grazyna Kania. Elle fait en parallèle ses premiers pas devant la caméra, dans divers courts et long-métrages, à Ludwigsburg, Berlin et Paris.