Culture Résidences Publié le 17.06.2022

Interview de Dan Tanson

Conversation avec le metteur en scène de Nikki Ninja & Afrobeathoven

Qui êtes-vous?

Je suis Dan Tanson, je suis producteur, performeur et metteur en scène, principalement de pièces de théâtre musicales pour enfants. Je me suis spécialisé dans la combinaison de différents formats, tels que musique live avec théâtre narratif ou théâtre de marionnettes moderne,… Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées. Ici il s’agit du mariage hip hop et jazz dans un spectacle pour enfants. 

Comment est né le projet Nikki Ninja & Afrobeathoven?

Pendant la pandémie, neimënster m’a contacté au sujet d’une résidence. L’idée m’a tout de suite plu, d’autant plus que le résulat ne m’était pas imposé. Il s’agissait d’imaginer un format qui convienne à la série Jazz for Kids. J’ai décidé assez rapidement de collaborer avec un.e musicien.ne de hip-hop pour analyser l’impact du flow sur la narration. neimënster a ensuite fait le lien avec Nicole Bausch (aka Nicool) et nous avons pu faire connaissance, sans pression, tester ce qu’est le hiphop, comment on écrit du rap, comment créer un flow. 

Je me suis lancé dans l’écriture tout en découvrant au fur et à mesure certaines choses telles que par exemple la manière de rapper un conte. On réalise assez vite ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Puis est venue l’idée d’élaborer un projet avec des textes pour les enfants. Parallèlement, nous avons rencontré Pol Belardi, un autre artiste en résidence à neimënster, et nous nous sommes immédiatement  bien entendus. Et voilà comment le projet est né.
 
Comment s’est passée la résidence? En quoi le travail à neimënster vous à inspiré?

Ce qui est génial, c’est que l’on a un lieu et aussi la liberté de créer, sans obligation de résultat. neimënster nous a réunis selon la devise « Rencontrez-vous, nous pensons que vous avez beaucoup à partager et que vous allez artistiquement vous entendre, si ce n’est pas le cas, tant pis ». Nous nous sommes donc vu plusieurs fois, plusieurs jours d’affilée, pour faire connaissance et échanger nos idées. Et nous avons effectivement pu découvrir tant de choses.  

Nicole m’a présenté Dennis Scholtes (…), avec qui j’ai appris à composer un beat. C’est aussi un rêve d’enfant qui s’est réalisé, j’ai toujours voulu faire ça depuis que j’ai découvert le hip-hop à 18 ans. En retour, j’ai invité Nicole à découvrir mon travail. Tout cela sans contrainte, ce qui signifie aussi douter, ne pas savoir où l’on va. Et puis, tout à coup, quelque chose naît de l’union des esprits créatifs. 

En quoi le spectacle est-il unique? Pourquoi faut-il absolument venir le voir?

Tout d’abord, le hip-hop pour enfants n’existe pas encore au Luxembourg. Pourtant, la scène rap luxembourgeoise est intéressante et variée. Nous avons aussi regardé à l’étranger : En Allemagne, nous avons trouvé uniquement quatre projets, tandis qu’il n’y avait rien dans l’espace francophone. C’était donc un saut dans l’inconnu. Nous ne pouvions pas nous baser sur des exemples, mais nous avons pris beaucoup de plaisir à créer des textes, à écrire de la musique, à développer le spectacle. 

Je pense que pour les enfants dont les parents écoutent déjà du hip-hop à la maison ou qui en écoutent eux même, ce spectacle qui suit la même esthétique, sera une vraie réussite. Nous avons inventé des personnages qui vivent un tas d’histoires. Nicole Bausch a proposé des paroles gaies mais également critiques comme c’est le cas dans le hip-hop, en décrivant des faits sociaux, comment les enfants se sentent, etc. Il y est aussi question de vitesse, d’envie de faire la fête et de faire des bêtises… Dans deux ballades, elle parle du bonheur ou de la manière d’expliquer le monde à un extraterrestre.  Il y a de la profondeur et c’est en même temps une grande fête. 

Un mot de fin?

Nous espérons vous voir aux concerts de Nikki Ninja & Afrobeathoven. A très bientôt, ciao!

    D'autres actualités